Deuil : comment réagir correctement en cas de décès dans l’entreprise
Au sein d’une entreprise, différentes circonstances peuvent être à l’origine d’une confrontation avec la mort : décès d’un collaborateur / d’une collaboratrice en raison d’une maladie, d’un accident ou d’un suicide ou encore perte d’un(e) proche. Dans ce genre de situation, la douleur, le sentiment d’impuissance ou le mutisme accompagnent les collaborateurs aussi bien chez eux qu’au travail. La « bonne » attitude à adopter vis-à-vis de collègues ayant perdu un(e) proche fait partie d’une gestion efficace de la santé en entreprise, laquelle couvre aussi bien la santé physique que mentale des collaborateurs. Aussi, les entreprises ont tout intérêt à aborder la question de l’éventualité de la mort et du rapport au deuil.
Monsieur H., jeune père de famille impliqué et chef de projet en entreprise, subit un AVC alors qu’il se rend au travail. Une ambulance le transporte à l’hôpital le plus proche. Bien que prises immédiatement, les mesures d’urgence ne parviennent pas à sauver Monsieur H. et il meurt le jour même.
Lors d’un événement comme celui qui est décrit, la question est de savoir comment et sous quelle forme le service du personnel de l’entreprise concernée peut informer les collaborateurs et l’équipe du défunt.
Réactions à la stupeur
L’annonce d’un décès peut causer stupeur et consternation. Dans un moment pareil, tout le monde – supérieurs hiérarchiques comme personnel des ressources humaines – est en état de choc. Les réactions individuelles peuvent être plus ou moins intenses et s’apaisent généralement au bout de quelques minutes. Voici ce qui peut se produire lors d’un moment de stupeur :
Les réactions susmentionnées sont normales et sont déclenchées par le système nerveux autonome. Il n’est pas possible de les contrôler ou de les commander. Cependant, une personne en bonne santé est capable de surmonter cet état de stupeur en quelques minutes. Pour autant, il est important de comprendre que tout le monde passe par de tels moments à l’annonce d’un décès. Si cela se produit pendant le travail, il convient de prévoir une pause afin que les corps et les esprits puissent assimiler calmement cette triste nouvelle.
Un lundi matin, Monsieur A., employé au service des RH d’une entreprise d’informatique, reçoit un appel de Madame S., mère d’un apprenti médiamaticien. Elle lui apprend que son fils s’est suicidé durant le week-end. Elle ajoute qu’elle n’a pas les idées claires et que la famille ne souhaite actuellement pas que la cause du décès soit dévoilée aux collègues.
Monsieur A. est très affecté ; il y a encore une semaine, cet apprenti présentait avec succès un projet à l’équipe des RH. Étant donné qu’il doit mener un entretien d’embauche juste après cette conversation téléphonique, Monsieur A. informe brièvement le supérieur de l’apprenti que celui-ci ne viendra pas au travail. Il gagne ainsi du temps pour pouvoir ensuite en parler tranquillement avec Proitera et sa collègue des RH.
Voici des questions qui peuvent se poser en cas de suicide : Pourquoi n’ai-je rien remarqué ? Comment aurais-je / aurions-nous pu éviter le suicide de ce collaborateur ?
Un décès peut affecter de différentes façons
L’annonce d’un décès affecte non seulement les collaborateurs, mais aussi les supérieurs et les employés des RH. Cette émotion peut prendre différentes formes, résumées ci-dessous :
Notre guide et la check-list vous y aident : Le guide décrit le processus et la check-list vous aide, vous et votre entreprise, à ne pas négliger certains détails importants.
Incidence sur le travail
Les différentes situations de deuil au travail peuvent entraîner des changements aussi bien au niveau individuel que pour des équipes ou des services entiers, voire pour l’ensemble de l’entreprise :
- La capacité de travail des collaborateurs peut être limitée, par exemple en raison de difficultés à se concentrer, du stress et du surmenage.
- La perte ou l’absence prolongée d’un(e) collègue entraîne une nouvelle répartition des rôles et des tâches, une modification des procédures et, parfois, des conflits au sein de l’équipe.
- Un suicide suscite souvent un questionnement quant à la « culpabilité » de chacun(e) et la façon dont il aurait été possible de l’éviter.
- La façon dont un employeur gère les décès dans son entreprise est également liée à sa culture d’entreprise et au fonctionnement de son système de gestion des crises. Dans les périodes difficiles, il est utile de pouvoir s’appuyer sur une stratégie de communication interne et externe et sur un réseau de professionnels afin de prendre les bonnes décisions.
Spécialisés dans l’accompagnement du deuil, nos travailleurs sociaux vous aident, vous et vos collaborateurs, via des séances de groupe sur place ou lors de séances individuelles.
Madame M. travaille au service de production d’une entreprise. Après une longue période de souffrance, sa fille de 10 ans décède d’une leucémie. Madame M. revient travailler après deux semaines d’interruption. Elle donne l’impression de manquer de concentration et d’être déprimée. Elle ne parle pas de sa situation personnelle et évite les collègues de son équipe.
Dans cette situation, des questions se posent sur la façon d’interagir avec la personne concernée : Comment ses supérieurs hiérarchiques et ses collègues peuvent-ils réagir à la situation ? Quelles actions ou mesures concrètes seraient envisageables, sans froisser ou blesser Madame M. ?
Guide et la check-list pour les RH et les supérieurs
Le décès d’un collaborateur ou d’une collaboratrice a une incidence majeure sur toute entreprise, que le décès soit survenu subitement ou au terme d’une longue maladie. En votre qualité de supérieur(e) hiérarchique ou de collaborateur / collaboratrice des ressources humaines, non seulement vous êtes affecté(e) personnellement, mais vous devez aussi répondre à un grand nombre de questions et prendre des décisions très rapidement.
Notre guide vous oriente et notre check-list vous aide, vous et votre entreprise, à ne pas oublier les tâches à accomplir.
L’accompagnement du deuil nécessite du temps, de la patience et, le cas échéant, une aide professionnelle adéquate. Une approche vigilante et individuelle peut éviter que des collaborateurs arrêtent de travailler pendant plusieurs mois.
Nos séminaires actuels aident les cadres de direction à traiter les questions difficiles et à affronter suffisamment tôt les situations potentiellement éprouvantes.
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