11. juin 2024

Une réinsertion réussie grâce au case management

Madame W. est dans une situation désespérée. Elle est atteinte de trois maladies oculaires différentes, qui altèrent considérablement son acuité visuelle actuellement. Madame W. est mère de deux enfants en âge scolaire et travaille à 80 % au poste de responsable de projets au sein de la société CARBOGEN AMCIS. Elle ne peut se passer de l’ordinateur pour travailler au quotidien, mais il est très difficile pour elle de travailler sur un écran en raison de ses problèmes visuels. La situation est globalement très contraignante, et la fatigue qui en découle est si intense que Madame W. doit souvent se mettre partiellement en arrêt maladie. Pourtant, son ophtalmologue estime que cela n’est pas suffisant pour justifier une incapacité de travail totale.

Madame W. essaie de remplir ses obligations professionnelles du mieux possible, mais ses troubles persistants l’épuisent tant qu’elle finit par s’effondrer et son médecin traitant lui prescrit alors un arrêt maladie total.

Peu après, elle prend contact avec Sharon Lang, conseillère et assistante sociale chez Proitera, pour lui demander une assistance professionnelle. Accessible à tous les collaborateurs de CARBOGEN AMCIS, le service de conseil social d’entreprise de Proitera joue un rôle central dans la responsabilité sociale de l’entreprise.

À deux doigts de démissionner

Lorsque Sharon Lang rencontre Madame W. pour le premier entretien, celle-ci est visiblement à bout de forces. Elle lui explique qu’elle passe désormais tous ses week-ends à pleurer et dormir. Elle dit ne plus réussir à trouver d’énergie pour d’autres activités. Les heures de travail épuisantes passées devant l’écran et son incapacité à continuer à travailler correctement la tracassent énormément. La situation s’est tellement dégradée qu’elle est à deux doigts de présenter sa démission.

Identification des besoins et définition de priorités

Au cours d’une première phase, Sharon Lang met en place une intervention de crise avec Madame W. afin de l’aider dans cette situation difficile. L’objectif est de réduire le fardeau de la cliente et de renforcer ses ressources. L’assistante sociale analyse ensuite avec Madame W. les aspects prioritaires de cette situation compliquée et les actions qu’elle peut entreprendre. Elles conviennent de ne pas prendre de décisions lourdes de conséquences, telles qu’une démission immédiate.

Pour Madame W., l’important est maintenant…

  • d’apprendre à identifier ses besoins et de prendre suffisamment de distance.
  • de reconnaître que sa santé est maintenant la priorité absolue et qu’elle doit différer temporairement tout projet d’avenir.
  • de rechercher des moyens de se libérer de ses obligations familiales afin qu’elle ait davantage de temps pour elle.
  • de rester en contact avec son médecin traitant afin que celle-ci puisse vérifier en continu son incapacité de travail.
  • de trouver une psychologue, conformément aux instructions de son médecin traitant.

Retour au travail

Les mesures prises produisent de premiers résultats positifs : l’allègement de sa charge mentale et l’arrêt maladie prescrit par le médecin traitant permettent à Madame W. de récupérer lentement. Elle exprime rapidement le souhait de reprendre son travail. Sharon Lang lui conseille de préparer soigneusement son retour au travail et de voir avec son médecin si un essai de retour à l’emploi thérapeutique pourrait lui convenir.

Un essai de retour à l’emploi thérapeutique

Un essai de retour à l’emploi thérapeutique est recommandé lorsqu’une personne qui a été arrêtée de manière prolongée pour cause de maladie souhaite retourner au travail mais que l’on ne sait pas encore quelle sera sa capacité de travail. L’essai de retour à l’emploi dure généralement quelques semaines, et l’employé(e) reste en arrêt maladie à 100 %. L’essai n’est soumis à aucun objectif de performance précis, et le nombre d’heures de travail est relevé progressivement. L’objectif principal est d’aider la personne à réintégrer son poste sans rechute.

Prise en charge du case management par Proitera

Sharon Lang organise l’essai de retour à l’emploi de Madame W. avec l’assurance d’indemnités journalières maladie et coordonne le case management. Ceci passe par une concertation avec le service des ressources humaines, l’assurance d’indemnités journalières maladie, la cliente et sa supérieure hiérarchique. Cette dernière doit être impliquée en permanence dans le processus de retour au travail. La maladie oculaire est incurable, et le stress nuit à l’acuité visuelle.

Sharon Lang, l’assistante sociale, propose de tenir un journal de l’essai de retour au travail. Ce journal permet de réaliser une évaluation à long terme, d’aider Madame W. dans sa réflexion sur elle-même et de l’empêcher de reprendre de mauvaises habitudes.

Après acceptation de la demande adressée à l’AI, des mesures et des aides sont rapidement évoquées : Madame W. bénéficie de programmes informatiques spécialement conçus pour les personnes souffrant de troubles visuels au travail et de lunettes spéciales. Ces premiers moyens auxiliaires apportent déjà un grand soulagement à Madame W.

Suivant les instructions de son médecin traitant, Madame W. a recours à une assistance psychologique. Sharon Lang l’aide à rechercher des informations sur les offres adéquates et les adresses correspondantes. Madame W. apprend vite à mieux prendre du recul et définir des priorités, si bien qu’elle n’a rapidement plus besoin de thérapie.

De nouvelles compétences

Madame W. sort renforcée de cette situation, avec l’esprit clair et suffisamment d’énergie pour réaliser ses tâches quotidiennes. Grâce à l’assistance fournie, elle se sent à nouveau capable de réaliser des tâches plus difficiles et de les hiérarchiser. L’ouverture et la finesse avec lesquelles sa situation a été abordée au travail et le soutien de sa supérieure hiérarchique l’ont beaucoup aidée dans son processus de réinsertion. Ce qui semblait inconcevable au début devient finalement possible : Madame W. peut à nouveau travailler à temps plein.

Questions pour la cliente, Madame W.

(image symbole)

Comment vous sentiez-vous au début du service de conseil avec Sharon Lang ?

Lorsque je me suis adressée à Sharon Lang, j’avais perdu tout espoir et je ne savais plus comment aller de l’avant. Je me demandais si je pourrais un jour retravailler, et dans quelle mesure, et comment j’arriverais à subvenir à mes besoins. 

Sharon Lang a permis de dissiper cette incertitude et m’a indiqué vers qui me tourner et quelles autorités et institutions contacter. Elle m’a aidée à accepter qu’il était légitime de me concentrer prioritairement sur ma santé pendant un certain temps. Il m’a été utile de recevoir cet avis d’une personne externe neutre.

Quelles aides concrètes vous ont le plus aidée ?

Sharon Lang a proposé d’endosser le rôle de case manager. Elle a contacté l’assurance d’indemnités journalières maladies et l’AI et elle connaissait les processus, ce qui m’a été d’une grande aide. Une grande partie des informations de ces institutions sont disponibles uniquement par écrit, et j’avais des difficultés à les consulter par moi-même. L’assistance de Sharon Lang m’a aidée à me concentrer sur mon rétablissement. Sans elle, je n’aurais pas fait tout ce chemin.

Elle s’est entretenue avec ma supérieure hiérarchique en plus de contacter l’AI, ce qui m’a aussi beaucoup aidée. Les premiers mois de ma maladie m’ont mise à rude épreuve sur le plan émotionnel, et j’avais du mal à parler de la situation.

Certains médecins ne prenaient pas ma maladie au sérieux et ne pouvaient pas me donner de perspectives claires quant à son évolution. Cette incertitude était très éprouvante. Mais tout a changé lorsque l’association d’aide pour les personnes malvoyantes a mis à ma disposition plusieurs moyens auxiliaires : quelqu’un prenait enfin ma maladie vraiment au sérieux. Avant de me faire conseiller par Sharon Lang, je ne savais pas quelles aides existaient.

Mais Sharon Lang m’a rassurée et permis d’espérer pouvoir continuer à travailler grâce à ces aides, et ce malgré l’absence d’amélioration de mon acuité visuelle.

Il est rassurant de savoir que quelqu’un vous prend au sérieux et que vous n’êtes pas seul face à vos problèmes.

Questions pour la supérieure hiérarchique de Madame W.

Dans le cas de Madame W., quelles mesures d’allègement vous ont le plus aidée ?

La disponibilité de l’assistante sociale et son aide continue ont été extrêmement bénéfiques. Dès le début, elle a pris en charge le dossier avec dynamisme et ses coups de fil réguliers ont fortement contribué à la réussite de l’intervention de crise. Tant les aides pratiques que les retours de Sharon Lang ont joué un rôle déterminant dans la résolution du problème.

C’était la première fois que j’étais confrontée à une situation de ce type avec mes collaborateurs, et Sharon Lang m’a été d’une grande aide.

Pour moi, il était important de savoir que je pouvais compter sur une personne professionnelle qui s’y connaît dans ce genre de dossiers.

 

Questions pour Madame Bischoff, Junior HR Business Partner, CARBOGEN AMCIS

Selon vous, quelle est la plus grande valeur ajoutée du service de conseil fourni par Proitera ?

Chez CARBOGEN AMCIS, nous tenons beaucoup à mettre à la disposition de nos collaborateurs un interlocuteur neutre pour toute urgence privée ou professionnelle et à titre préventif. Grâce à notre collaboration avec Proitera, nos collaborateurs ont toujours la possibilité de s’adresser à une conseillère ou un conseiller indépendant(e). L’expérience nous montre qu’en plus d’être sympathiques et compétents, les conseillères et conseillers possèdent une expertise approfondie et sont sources d’idées et de propositions innovantes.

Le service fourni par Proitera aide à promouvoir une culture d’entreprise positive qui soutient les collaborateurs. Nous apprécions beaucoup le service de Proitera et sommes ravis de poursuivre notre collaboration.

Questions pour Sharon Lang, conseillère et assistante sociale chez Proitera.

Quels étaient les obstacles à surmonter dans le cas présent ?

Comme c’est souvent le cas avec les maladies de longue durée, il était difficile d’estimer quand la collaboratrice pourrait retravailler à temps plein – si tant est que cela soit possible. Cela a demandé beaucoup de patience et de flexibilité de la part de la collaboratrice et de l’employeur : l’objectif est d’informer l’employeur du mieux possible afin qu’il puisse planifier les tâches et organiser une assistance adéquate pour l’équipe. Et si l’option d’un retour à un taux d’occupation de 100 % est envisageable, cela est bénéfique pour la collaboratrice malade.

Que ce soit via des échanges avec le service des ressources humaines ou des entretiens sur place avec la supérieure hiérarchique, nous sommes restés constamment en contact avec l’employeur et l’avons informé des prochaines étapes possibles et des perspectives à long terme. Une planification souple du temps de travail et des tâches raisonnables a été mise en place, ce qui a également un coût pour l’employeur. Mais, avec le recul, cela en a valu la peine pour l’employeur car la collaboratrice a récupéré toute sa capacité de travail, est reconnaissante du soutien dont elle a bénéficié pour sa réinsertion et retravaille donc avec motivation.

En définitive, quel facteur a été déterminant pour l’issue positive du dossier ?

Le soutien apporté par l’employeur (ressources humaines et supérieur hiérarchique) et la communication régulière ont été très utiles. Grâce à son attitude engagée et sa volonté de mener une réflexion sur elle-même et le processus, la collaboratrice a elle aussi contribué de manière déterminante à ce résultat positif. L’assurance d’indemnités journalières maladie a apporté son aide dans la voie suivie, et l’assurance-invalidité a également contribué au financement des mesures. Tout ceci a pu produire des effets positifs car l’ensemble des parties prenantes communiquaient efficacement et travaillaient dans un seul et même objectif.

Quelle démarche recommandes-tu aux supérieurs hiérarchiques confrontés à un cas similaire ?

Les supérieurs hiérarchiques sont parfois désorientés face à des collaborateurs malades : faut-il les appeler ou plutôt les laisser tranquilles ? Quelles questions peuvent-ils poser et quelles tâches peuvent-ils confier ? Il n’est jamais malvenu de prendre son téléphone et de poser ces questions à une conseillère / un conseiller de Proitera afin de bénéficier d’un appui et d’une aide dans le cadre de sa responsabilité de direction.

Mesures possibles dans le cadre des différentes phases

1. phase d’explication : prise de contact et clarification de la demande, examen de mesures immédiates
2. premier entretien : Analyse de la situation, évaluation de la motivation et identification du potentiel de réintégration
3. planification et accord sur les objectifs : accord sur l’objectif de réintégration, structuration du processus et planification des moyens auxiliaires
4. mise en œuvre : mise en œuvre des mesures et des étapes de réintégration
5. vérification : contrôle des objectifs (le cas échéant, adaptation des objectifs), effet des moyens auxiliaires et vérification des progrès de la réintégration
6. évaluation : évaluation par tous les participants, évaluation succès / effort

 


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